Ces dernières années, on entend de plus en plus parler de la démarche RSE qui est pour rappel l’acronyme de “Responsabilité Sociétale des Entreprises ».
Celle-ci invite notamment les différentes entreprises à prendre en compte les enjeux environnementaux, sociaux ou encore économiques de leurs activités dans le but d’effectuer des améliorations.
Pour faire simple, la RSE est très liée avec le développement durable dont l’ampleur ne va faire qu’augmenter au fil des années. Nous allons décrire dans cet article les différents piliers de la RSE, afin que vous soyez à jour sur le sujet.
RSE : 3 ou 7 piliers ?
On commence par les bases, à savoir le nombre de piliers pris en compte aujourd’hui dans la démarche RSE. En réalité, cette question n’a pas une grande importance, il ne s’agit que de terminologie. Dans les faits, si on entend parfois parler des 7 piliers, c’est à cause (ou grâce) à la norme ISO 26000.
Celle-ci est certainement la plus utilisée pour réaliser un diagnostic RSE, même si elle n’a pas obligatoire et ne fait qu’apport des lignes directrices. Et si on veut être précis, il n’est pas vraiment question de 7 piliers, mais de 7 questions centrales qui sont les suivantes :
- la gouvernance de l’organisation (cad si tout est géré de façon verticale ou s’il y a des processus horizontaux) ;
- les droits de l’homme (cad si l’ensemble des employés bénéficient des droits fondamentaux) ;
- les relations et conditions de travail (cad si le travail est pénible ou non) ;
- l’environnement (cad si l’impact carbone est important ou non) ;
- la loyauté des pratiques (cad s’il y a des pratiques anticoncurrentielles ou non) ;
- les questions relatives aux consommateurs (cad si celui-ci bénéficie d’une protection suffisante ou non) ;
- les communautés et le développement local (cad si l’entreprise contribue à l’enrichissement des acteurs locaux ou non).
Par ailleurs, il existe 37 domaines d’actions parmi ces 7 questions centrales. Vous en savez maintenant un peu plus sur le sujet de ces sept piliers de la RSE que nous préférons désigner comme des questions, passons maintenant aux 3 piliers de la RSE qui font l’objet de cet article.
Présentation des trois piliers de la RSE
Après cette petite mise au point, nous allons sans plus attendre vous dévoiler la liste des (véritables) 3 piliers de la RSE.
- La responsabilité sociale (égalité des chances, sécurité et hygiène des employés…).
- La responsabilité environnementale (impact carbone des activités, déchets produits, ressources utilisées de manière responsable ou non…).
- La responsabilité économique (soutien des producteurs et fournisseurs locaux, paiement des factures dans des délais légaux…).
On commence donc avec le premier pilier de cette série qui est la responsabilité sociale.
La responsabilité sociale
Si on veut absolument faire le lien entre les 3 piliers de la RSE et les 7 questions centrales de l’ISO 26 000 évoquées précédemment, on pourrait placer trois questions dans ce pilier. La première concerne celle des droits de l’homme puisque notre pilier social repose directement sur le respect des législations.
Cela concerne donc la seconde question qui est celle des conditions de travail qui respectent le Code du travail (horaires journaliers pas trop longs, pénibilité…), mais aussi une non-discrimination sur le lieu de travail.
En Occident, tout ceci est considéré comme la base, sauf que cette base n’est malheureusement pas respectée partout. La troisième question centrale de l’ISO 26000 que l’on peut placer dans le pilier de la responsabilité sociale est celle des communautés et du développement local. On peut dire que cette troisième couche va au-delà du cadre de l’entreprise en elle-même puisqu’elle touche à son influence territoriale.
Prenons un exemple concret : si une entreprise décide du jour au lendemain d’exporter l’essentiel de sa main-d’œuvre à l’étranger, cela va avoir un impact immédiat sur l’emploi local avec une hausse du chômage à la clé.
D’autre part, il faut aussi que l’entreprise considère dans la balance les autres acteurs locaux comme les services publics avec lesquels des partenariats sont à privilégier afin d’améliorer le développement local. En bref, on considère que l’entreprise se doit d’être bien intégrée socialement et qu’elle ne peut pas s’extirper du reste du monde.
La responsabilité environnementale
C’est certainement le pilier de la RSE dont on entend le plus parler, et pour cause : le respect de l’environnement a pris une place toute particulière dans notre quotidien. Certaines personnes n’hésitent plus d’ailleurs à boycotter certaines entreprises qui ne tiennent pas leurs engagements environnementaux, autant dire que ce pilier n’est pas à prendre à la légère.
Déjà, pour continuer sur la comparaison avec l’ISO 26000, ce pilier concerne évidemment l’environnement dans son sens large. Concrètement, le but principal est de réduire au maximum l’impact des activités de l’entreprise sur l’environnement.
Il y a plusieurs leviers pour cela. Le premier est la baisse des émissions de gaz à effet de serre en optant pour une énergie non carbonée ou des machines plus économiques. Le second est la diminution des déchets produits par l’entreprise en privilégiant dans la mesure du possible des matériaux recyclables.
Le troisième se rapporte à l’approvisionnement responsable qui est un peu plus complexe à appréhender. Pour faire simple, il s’agit de privilégier les circuits cours en récupérant des matériaux produits en France (pour une entreprise française) plutôt que de s’approvisionner dans les pays asiatiques.
Cette dernière alternative n’est pas bonne pour l’environnement puisqu’elle engendrera une consommation élevée en carburant, et comme on utilise principalement le pétrole aujourd’hui pour se déplacer, on peut aisément imaginer les conséquences sur l’environnement.
La responsabilité économique
Ce pilier pourrait paraître évident aux yeux du plus grand nombre, car on s’imagine en effet qu’une entreprise se doit d’être pérenne économiquement parlant pour fonctionner.
Sauf que la pérennité économique ne va en réalité pas de soi et que certaines entreprises sont dans le rouge sans véritablement s’en rendre compte. D’autre part, le pilier économique défend l’idée qu’on ne doit pas réaliser des bénéfices à tout prix : il faut également pouvoir assurer ses arrières en cas de crise, d’où la nécessité par exemple de posséder des fonds propres.
Par ailleurs, le pilier économique concerne aussi la conformité aux législations en vigueur. Cela signifie de payer ses taxes en temps et en heure évidemment, mais aussi de régler ses factures à ses différents fournisseurs dans des délais légaux. Sur certains points, la responsabilité économique est à rapprocher de la responsabilité sociale : en effet, il pourra s’agir aussi de soutenir économiquement les producteurs et les fournisseurs locaux, ce qui aura un impact positif sur le développement local.
Ce pilier économique de la RSE incite également les entreprises à s’engager dans la protection en matière de santé et de la sécurité des consommateurs. Enfin, il ne faut pas oublier le respect de la concurrence également cité dans l’ISO 26000 avec la loyauté des pratiques.